Cet article est le résumé des idées essentielles contenues dans le livre intitulé « Before You Open Your Mouth : the keys to great public speaking « et écrit par Nick Morgan. Merci de laisser un commentaire et de partager ces perles autour de vous.
A propos de l’auteur
Nick Morgan est l’un des plus grand coach américains de communication et de prise de parole en public. Président et CEO de Public Words, il est l’auteur de best-sellers comme « Trust Me : Four Steps to Authenticity and Charisma » où il révèle des techniques pour devenir un authentique et charismatique communicateur.
Pourquoi les discours en public sont si affreux? Nick Morgan répond à cette question à travers son manifeste que vous pouvez lire ici, où il explore les 5 erreurs commises par nombre d’orateurs pendant qu’ils prennent la parole en public.
1. Les discours sont affreux parce que les orateurs se concentrent sur eux alors qu’ils doivent se concentrer sur le public
La plupart des orateurs pensent à tort que communiquer revient à raconter aux autres ce qu’ils savent sous formes d’une liste de choses à savoir.
Le premier problème est que nous ne retenons que 4 choses de cette liste de choses à savoir. Seulement 2 ou 3 choses si nous possédons des téléphones de marque Blackberry: wink:.
Le second problème est que lorsque nous écoutons un orateur, nous nous posant toujours la question suivante: Que peut m’apporter ce discours? Nous écoutons un discours en nous demandant « pourquoi’ – pourquoi devrais-je écouter ce discours, pourquoi est-ce si important pour moi, pourquoi est-ce lui qui parle et pas moi, pourquoi devrais-je l’écouter?
Le rôle de l’orateur, c’est d’amener l’auditoire à passer du « pourquoi » au « comment ». Un orateur qui a réussi un discours devrait être submergé à la fin de questions sur « comment » – comment puis-je mettre en œuvre cette idée, comment pourrais-je moi aussi faire la même chose, comment commencer à faire de même, etc.
Avant de prendre la parole, posez-vous donc la question suivante: Quel est le problème posé par le public qui est en rapport avec mon expertise? Quelle est la raison pour laquelle j’ai été choisi ou engagé pour traiter de ce sujet? Ensuite, préparez votre discours autour de ce problème.
Si vous avez 1 heure pour prononcer votre discours, les 20 premières minutes doivent être focalisés sur les problèmes auxquelles votre public fait face. Puis, présentez les solutions ou les informations en mesure de solutionner leurs problèmes.
2. Les discours sont affreux parce que les orateurs ne font pas voyager leur auditoire
Il ne s’agit pas de parler comme un expert ou de passer toute une semaine à rassembler des informations en vue de mitrailler votre auditoire le Jour J. Il s’agit plutôt de penser à votre public et à ses besoins. La seule raison pour laquelle vous devez prononcer un discours est la suivante : Changer le monde.
La seule manière de changer le monde pendant que vous êtes en face d’un public, c’est de changer les conceptions ou les façons de penser de ce public. Et la seule manière de changer les conceptions d’un public, c’est de l’amener à faire un voyage conduisant à une prise de décision.
Pour ce faire, voici en 5 étapes, comment vous devez vous y prendre vis-à-vis de votre auditoire:
- Capter l’attention : Une question frappante, une histoire (la meilleure), des statistiques ou des faits marquants peuvent être utilisés comme ce que je pourrais appeler des « appâts introductifs » pour attirer l’attention de votre auditoire et l’amener à vous écouter avec intérêt. 3 minutes sont largement suffisantes pour définir l’objectif ou le contexte d’un discours d’une durée de 60 minutes.
- Relever le problème : Les 20 prochaines minutes doivent être consacrées à explorer le problème ou les difficultés que vivent votre auditoire.
- Apporter votre solution au problème : Après avoir posé le problème de votre auditoire, il est temps de le solutionner. 20 minutes suffisent pour exposer toutes les solutions que vous avez ardemment et minutieusement recueillies : wink: .
- Utiliser des exemples concrets pour illustrer votre solution : Des exemples pratiques (expériences personnelles, études de cas) d’une durée de 5mn doivent être mises en exergue afin d’étayer les solutions précédemment exposées.
- Conduire à l’action : puisque votre discours se rapporte à votre auditoire, concluez-le avec un appel à l’action (c’est une étape particulièrement appréciée par Laurence Kamara, mon coach personnel). Amenez votre auditoire à agir, à poser au moins un acte minime conduisant à la réalisation de son but.
3. Les discours sont affreux parce qu’ils ne sont pas préparés
J’ai personnellement commis cette erreur avant de prononcer un discours au cours d’une session de formation Toastmasters. J’avais prévu de prononcer ce discours certes, mais je n’avais pas eu sinon pas prévu de temps pour le préparer et le répéter, pour me mettre en situation et dans les conditions d’un orateur parlant à un auditoire de pus d’une trentaine de personnes. Le discours ne fut pas de bonne qualité. Il ne fut pas comme je le prévoyais.
Mes collègues l’ont de façon générale apprécié (je rappelle que le cœur de la méthode Toastmasters consiste à faire des évaluations de discours positives et mélioratives), puisque j’ai prononcé ce discours sans notes, en esquissant des gestes, etc. Mais au fond de moi, je savais qu’il n’était pas réussi comparativement à mes précédents discours.
Je bégayais, je bloquais, j’hésitais, j’avais du mal à terminer une phrase sans faire de pauses, et je suis allé au delà du temps imparti pour ce discours de rang 5. Cette expérience m’a beaucoup affecté au point où je voulais reprendre ce discours.
Mon coach m’a cependant remis d’aplomb en me demandant de contempler les réussites qui ont émaillées ce discours, tout en capitalisant les leçons apprises pour les prochaines luttes oratoires.
La principale leçon retenue de cette expérience fut que, Réussir un discours passe par une préparation et une répétition préalables.
4. Les discours sont affreux parce que les orateurs ne se rapprochent pas de leur public
Au cours d’une présentation qui utilise un support visuel comme un rétroprojecteur par exemple, les orateurs dans leur majorité se déplacent entre l’ordinateur et l’écran de projection. L’auditoire est royalement ignoré. Aucun contact physique avec l’auditoire.
Si l’orateur fait l’effort de s’approcher à 10 ou 20 centimètres de son votre auditoire, celui-si peut s’éveiller, prêter attention à ce que l’orateur dit mais surtout se sentir plus concerné. Retenons une fois pour toutes que, l’auditoire est, et reste la cible à atteindre pendant un discours.
5. Les discours sont affreux parce que les orateurs ne sont pas ouverts
Pensée, discours et gestes est la séquence d’actions couramment employée à tort par les orateurs. Les discours qui s’en suivent ont donc l’apparence de discours de politiciens c’est-à dire fades et montés de toutes pièces.
Intention, gestes, pensée et discours devrait être la séquence d’actions à dérouler pendant votre discours. Vous devez vous focaliser sur votre intention. C’est une émotion qui peut se traduire comme suit : « J’aime ce public et je veux interagir avec lui ».
Si vous vous focalisez fortement sur cette émotion avant votre discours, vous vous sentirez nettement mieux, plus ouvert au langage corporel et moins semblable à un instrument (objet inanimé et sans vie).
En vous ouvrant ainsi, vous pourrez vous connecter avec votre auditoire. Et tout ceci, avant même d’avoir ouvert la bouche. Imprimez cette émotion dans votre esprit et laissez votre corps s’exprimer. Cette émotion en vous se rapprochera de votre public, elle élèvera la voix et vous fera faire un tas de choses. Encore une fois, si vous essayez de faire ces choses de façon consciente, vous serez semblable à un instrument.
Laissez-vous aller inconsciemment. Soyez juste rempli d’intention, d’émotion et d’envie de vous connecter avec votre public. Votre audience réagira à votre émotion, à votre passion et des tonnerres d’applaudissements suivront inéluctablement.
« J’aime ce public et je veux interagir avec lui »